Se dorer la pilule au soleil avant de se lancer dans l’aventure,
Repérer sur la carte les lieux de départ et d’arrivée de chacune des quatre étapes,
Admirer les aiguilles d’Arves qui dominent la vallée avant de les approcher,
Inspecter sa belle machine soigneusement préparée pour la circonstance,
Faire déjà dans sa tête le parcours rêvé en tirant parti du dénivelé annoncé,
Se lancer à corps perdu dans les montées et descentes vertigineuses,
Souffler, respirer, souffler, respirer et ne jamais faiblir,
En prendre plein les yeux à plus de 2600 mètres au terme d’un portage éreintant,
S’encourager les uns les autres, amis ou concurrents, réunis dans l’effort,
Franchir torrents, rivières, prairies, bourbiers, en frisant la chute inopinée,
Affronter jeunes et moins jeunes, master et faster, dans la plus grande convivialité,
Se mesurer à soi-même en jugeant de l’écart qui reste à franchir pour approcher les meilleurs,
Faire un grand soleil et se retrouver sur ses deux pieds sans avoir eu le temps de réaliser,
Ingurgiter goulûment pâtes, féculents, fruits secs et autres barres vitaminées,
Boire, encore et encore, avec la sensation de ne pouvoir jamais étancher sa soif,
Gérer continuellement l’effort sans se laisser aller au découragement qui guette à chaque instant,
Côtoyer les partenaires du club pleins d’entrain et d’ardeur sur la ligne de départ,
Recouvrer des forces insoupçonnées sous les acclamations des proches ou des randonneurs de passage,
Croiser le regard compatissant d’une jeune femme qui vous redonne confiance,
Flirter avec des rythmes cardiaques très élevés en se disant que demain est un autre jour,
Jaillir dans les derniers mètres avec la fougue d’un sprinter qui franchit la ligne en vainqueur,
Apprécier l’écoute attentive des ostéopathes qui se mettent en quatre pour étirer les muscles endoloris,
Jeter un regard admiratif sur les derniers clichés exposés qui témoignent de la valeur de l’exploit,
Admirer le talent des jeunes pousses qui s’affrontent déjà sur les épreuves de la Transmôme,
Lire la presse du jour qui n’a d’yeux que pour Jérôme Chiotti, ex champion du monde de la discipline,
Savourer les délices du Reblochon, Tome et autre Beaufort accompagnés d’un gamay de Savoie,
Applaudir avec enthousiasme ceux qui ont obtenu les honneurs du podium,
Vibrer avec tous les participants aux remerciements chaleureux des organisateurs,
Tenter vainement de s’endormir, la tête déjà remplie de souvenirs à partager cet automne,
La Transmaurienne, c’est tout cela et bien d’autres choses encore,
Alors vivement l’année prochaine.
