mardi 30 octobre 2007

Le grand silence


Je connaissais le monastère de la Grande Chartreuse pour l'avoir contemplé lors de randonnées pédestres en direction du Grand Som. Mais le voir vivre de l'intérieur, grâce au film lumineux de Philip Gröning, est une expérience qui prolonge durablement le sentiment de fascination et d'interpellation pour ces hommes qui ont choisi le grand silence.

Philip Grôning a eu la possibilité de partager, pendant presque 6 mois, la vie de cet ordre monastique catholique fondé en 1804 par Saint Bruno. Pas de lumière artificielle, pas de musique, pas de commentaires, pas d'équipe technique. Au fil des saisons il a capté, seul, le rythme monacal. Une vie contemplative austère où la prière, les travaux manuels et les célébrations du culte divin laissent peu de place à la détente et aux loisirs. C'est le prix à payer pour vivre l'intériorité face à Dieu et à soi-même.

Dans l'intimité obscure de la salle de cinéma, ce film prend toute sa dimension. Et les 2h42 de projection sont un moment propice à l'élévation de l'âme, que l'on soit croyant ou agnostique, adepte d'une religion ou simple méditant. Une invitation au voyage vers le Soi.