mercredi 17 octobre 2007

Les cycles de la vie


Excellent film du Coréen Kim Ki-DUK. La beauté des images et la limpidité du propos plongent le spectateur dans une lente réflexion méditative à laquelle la musique apporte un relief envoûtant. Tout respire et frémit, du clapotis de l’eau à l’ondulation de la brume. Et la barque de la vie franchit le portail qui va de l’extérieur à l’intérieur, au fil du temps.

Un vieux moine et un enfant vivent dans un temple au milieu d’un lac entouré de montagnes. « Ce temple, dit le réalisateur, représente la vie qui va dans toutes les directions, sans points cardinaux ». Au rythme des saisons, nous partageons la vie du jeune disciple, sous l’œil exigeant du maître.

Au printemps l’innocence rime déjà avec violence. « Tu porteras cette peine dans ton cœur le reste de ta vie », fustige le maître à l’enfant qui a porté atteinte au poisson, à la grenouille et au serpent.

En été, le jeune homme connaît la passion qui consume l’esprit et les sens avec une jeune fille venue guérir son coeur. « Amour, désir et possession de l’autre sont souvent la source d’envies monstrueuses » rappelle le maître.

En automne, l’homme mûr découvre la jalousie et les pulsions destructrices qu’elle déclenche. « Mon seul péché est d’avoir trop aimé » explique-t-il pour justifier sa souffrance. « Enlève cette colère qui obscurcit ton cœur » dit le maître à l’assassin venu se repentir.

L’hiver est la saison de la rédemption et de l’expérience. Il faut savoir reconnaître ses erreurs et les assumer pour tendre vers la perfection. Tel Sisyphe poussant son rocher, le disciple doit gravir la montagne s’il veut atteindre la plénitude promise.

Et quand le printemps est de retour, un nouvel homme est né. Le disciple est devenu un maître à son tour.

Tout cela peut paraître un peu manichéen, mais cette vision bouddhiste de la vie n’en est que plus claire. Quelles que soient les difficultés rencontrées, la rédemption est toujours possible. Pour cela il faut faire confiance au maître et croire en son destin.