samedi 3 mai 2008

Un Cabrel grand cru

Bonne nouvelle, Francis Cabrel est de retour avec un disque qui tient toutes ses promesses. "Des roses et des orties" (son 11ème album) recèle des textes plus profonds qu'à l'ordinaire, l'éventail musical s'est élargi, des sonorités inattendues attirent l'oreille et réchauffent le coeur.

Qu'iI reprenne trois classiques: "Mama Don't" de J.J. Cale (Madame n'aime pas), "Born On The Bayou" de Creedence Clearwater Revival (Né dans le bayou) et "She Belongs To Me" de Bob Dylan (Elle m'appartient, c'est une artiste) ou qu'il se lance de nouveaux défis (Il chante un refrain en italien), on se laisse emporter par la musique des mots et par les arrangements qui leur servent d'écrin.

Des chansons plus “humanistes", d’autres diront plus "politiques". Il fustige les "Cardinaux en costume" impassibles face à la misère du monde: "Que vida, que triste...". La maladie d'Alzheimer hante "Le cygne blanc". Le doute s'installe dans "Le chêne liège". L'interrrogation affleure avec "Des hommes pareils": Qu'est-ce qu'on apprend à l'école s'il y manque l'essentiel?" L'espoir renaît avec des roses et des orties":



On se rapproche, on se reparle,
On se pardonne et on reconstruit
le seul monde qui vaille la peine
Y'aura tout ce qui nous réunit
Et de tout ce qui nous oppose
on en sortira grandi
Et si on laisse peu de choses
Y'aura plus de roses que d'orties.




Dans "La robe et l'échelle" qui ouvre le bal, avec cette légèreté faussement désinvolte qu'on lui connaît, il rappelle que "rien n'efface l'essentiel".

J'ai trouvé d'autres choses à faire
Et d'autres sourires à croiser
mais une aussi belle lumière
Jamais...
Et voilà que du sol où nous sommes
Nous passons nos vies de mortels
A chercher ces portes qui donnent
Vers le ciel...