mardi 18 septembre 2007

La magie du cinéma opère encore



Les "Cahiers du Cinéma" et le journal "Le Monde" nous invitent ces temps-ci, à voir ou à revoir, une sélection de 24 films, doublés d'un recueil, au format livre, consacré aux plus grands réalisateurs. Charlie Chaplin, Steven Spielberg, Orson Welles, Stanley Kubrick, Francis Ford Coppola, Martin Scorsese, Jean-Luc Godard, David Lynch, Pedro Almodovar, François Truffaut, Fritz Lang, Frederico Fellini, Clint Eastwood, Ingmar Bergman, Tim Burton, Kenji Mizoguchi, Jean Renoir, Sergio Leone, Roberto Rossellini, Luis Bunuel, Andreï Tarkovski, Akira Kurosawa, Billy Wilder et Sergueï Eisenstein, sont au "menu" des prochaines semaines.
Le cinéphile que je suis ne pouvait pas rater une pareille occasion de redécouvrir quelques-uns des chefs-d'oeuvre du cinéma mondial.

Séquence souvenir:
L’heure du Baccalauréat approchait. J’aimais plonger dans l’intimité des salles obscures. La magie du cinéma offrait un excellent tremplin à mon imaginaire. J’aurais voulu devenir cinéaste. L’IDHEC entretenait toutes mes espérances. Il me fallut déchanter. Mes parents n’étaient pas suffisamment riches pour m’offrir des études à Paris et je n’étais pas prêt à quitter la Province. Nonobstant ces désillusions, le cinéphile averti que j’étais se nourrissait d’images en noir et blanc ou en Eastmancolor.
Charlie Chaplin, Ingmar Bergman, Luis Bunuel, Roberto Rosellini, Robert Bresson, Frédérico Fellini, Vittorio de Sica, Alain Resnais, John Ford, Milos Forman, Machaelo Antonioni, Pierre Etaix, Joseph Losey, Pietro Pasolini, Jules Dassin, Jacques Rivette, François Truffaut et autres JacquesTati allaient devenir mes maîtres à rêver et à penser.
Fou de cinéma, je m’étais initié très vite à sa technique, à ses différents genres. La lecture d’un film, à des degrés différents, me procurait le plus vif plaisir. J’étais tour à tour caméraman, éclairagiste, maquilleur, photographe, scénariste, monteur, metteur en scène. Mon plus grand rêve. J’inventais les personnages, je créais les décors, j’orientais les projecteurs, je cadrais la scène en gros plan ou en contre-plongée, je tendais un micro, je donnais quelques directives, j’étais acteur.
Je ne manquais pas une occasion de voir ou revoir ces héros auxquels je m’identifiais l’espace d’un film : Montand le magnifique, John Wayne et son assurance tranquille, Brando, tout en violence retenue, Piccoli le séducteur. J’adorais le comique de Keaton, la beauté sensible de Gérard Philippe, la maladresse de Trintignant, le génie de Welles, le métier de Gassman, la fragilité cachée de Bogart, la nervosité de Belmondo, le charme de Mastroïanni, la légèreté de Fred Astaire, la présence de Terzieff et la simplicité de Michel Simon.
Et les grandes stars féminines : Karina la nébuleuse, la blondeur Scandinave de Bibi Anderson, Madame Signoret, Julietta Massina le clown triste, l’ange bleu Marlène Dietrich, Romy Schneider la passionnée, la Mamma Alida Valli, la fragile Jean Seberg, le charme latin de Monica Vitti, Jane Fonda la militante, le regard profond de Liv Ullman, la beauté surannée de Françoise Rosay.
Les fraises sauvages, Los Olvidados, Hiroshima mon amour, Céline et Julie vont en bateau, La Strada, Les Cheyennes, La nuit, Les amours d’une blonde, Le caméraman, autant de films qui avaient été de belles rencontres. Aujourd’hui la magie opère encore lorsque je visionne ces films indémodables qui rayonnent dans ma vidéothèque.