mercredi 9 avril 2008

Haut les mains!


Avec "J'ai toujours rêvé d'être un gangster", Samuel Benchetrit nous régale d'histoires brandquignolesques, des histoires de pauvres types qui jouent aux braqueurs, façon Pieds Nickelés. Ses perdants magnifiques ont le visage d'Edouard Baer, Anna Mougalis, Bashung et Arno, Jean Rochefort, Laurent Terzieff, Jean-Pierre Kalfon ou Roger Dumas, sans oublier deux irrésistibles comédiens belges, Serge Larivière et Bouli Lanners.


Filmé en noir et blanc, cet hommage très personnel au film noir, au polar classique des années 50 est drôle de bout en bout. Que l'on reconnaisse ou non les clins d'oeil et les références admiratives au 7ème art (français, hollywodien ou Italien), cet exercice de style va au-delà du simple pastiche. Absurde, dérision, poésie, tendresse sont au rendez-vous dans un va-et-vient de dialogues très écrits, à la mécanique subtile et distanciée. Les acteurs s'amusent et nous avec. Les rires fusent dans la salle.


Anna Mougalis, en serveuse de restaurant minable d'une cafeteria de nulle part (sa voix grave rappelle Nadine Trintignant), face à Edouard Baer venu là pour braquer l'ex-braqueuse; des apprentis bandits qui entreprennent de kidnapper une adolescente suicidaire qui n'a nullement envie de rentrer à la maison( excellent); deux chanteurs en goguette qui débattent sur la propriété d'une leur chanson jusque dans les toilettes (l'épisode peut-être le moins drôle); d'anciens malfrats sur le retour qui ne reconnaissent plus les lieux de leurs forfaits passés, ce comique de situation donne l'occasion aux acteurs de composer, de cabotiner avec délice sur fond de musique classique ou bluesy. C'est sans prétention, c'est drôle, et le public rit de bon coeur aux facéties d'une pléiade d'acteurs en pleine forme. Je n'avais pas ri au cinéma, de si bon coeur, depuis longtemps.