mardi 9 septembre 2008

L'humanité de l'autre


Les mots que j’emploie dans ma communication avec les autres sont pétris de l’être unique que je suis, avec ses propres valeurs, son histoire, ses connaissances, son affectivité.

Toute communication est un exercice d’interprétation à la lumière de ses propres références, ses propres filtres. Il y a nécessairement dans ce processus une déperdition d’information et de déformation. La communication parfaite est un mythe. Accepter le risque d’une communication imparfaite, c’est le meilleur garant de l’efficacité. La communication est un exercice permanent de créativité qui mobilise la curiosité, l’étonnement.

Communiquer, c’est partager nos malentendus. On est souvent à la source des malentendus qu’on provoque. Toute personne est source d’imprévus. La communication, c’est la chance de la diversité. Une parole, c’est un point de vue. Accepter l’originalité et la diversité, c’est accepter l’occasion d’un plus grand partage. Il y a ce que je dis et la manière de le dire qui peut ne pas faciliter la compréhension. Communiquer, c’est gérer un contexte, le verbal et le non verbal.

On ne rencontre jamais l’intériorité de quelqu’un mais seulement son expression extérieure. C’est l’apparence qui fait progresser l’intériorité. L’apparence qu’on choisit avec quelqu’un témoigne de l’intérêt que je lui porte. Une relation est un échange, une transaction qui nécessite de la réciprocité, une forme de négociation. En terme de communication, le bon point de vue, c’est celui du récepteur. Pour bien communiquer, il faut reconnaître l’humanité de l’autre.

Nous n’utilisons qu’une partie de notre potentiel. Le potentiel non utilisé reste du potentiel utilisable. L’individu a en lui d’autres ressources pour faire autrement. Communiquer, c’est échanger des strokes positifs ou négatifs. Il faut apprendre à gérer les strokes négatifs pour les convertir en strokes positifs. Apprendre à positiver. L’important, c’est de fêter les retrouvailles avec soi-même, de cultiver ses propres ressources. Apprendre à regarder le positif là où il est et non là où il devrait être.

Extraits d'une conférence de Gérard Guillot, philosophe de l'éducation, CND Lyon mai 1999