En écho au post d'Alain..
Il y a 10 ans, nous étions tous réunis pour ton 75ème anniversaire. En t’offrant de revoir Dortmund, nous savions que nous répondions à l’un de tes vœux les plus chers. Et c’est avec beaucoup de pudeur et d’émotion que tu as, 45 ans plus tard, avec moi, arpenté les rues de cette ville où, plus de deux années durant, tu avais vécu les tourments de la guerre et la rigueur du travail obligatoire qu’on t’avait imposé en tant que pupille de la nation.
Ce long périple, comme une délivrance du passé qui avait laissé dans ta chair des empreintes mêlées de souvenirs à la fois terribles (liberté muselée, éloignement des êtres chers, bombardements répétés) mais aussi plus anecdotiques comme ce couteau enterré au milieu de la cour de tes logeurs, à la barbe de tes gardiens. Un couteau enfoui (sans doute y est-il encore aujourd’hui) comme un symbole du refus de la résignation et de ta confiance dans les lendemains.
Cette confiance dans la vie, cette bonne humeur constante et sans cesse renouvelée, c’est le levain qui nous a tous aidé à grandir et le secret de ta longévité. Merci papa.