samedi 12 janvier 2008

Le rêve parle au présent


Comme Alice allait voir de l'autre coté du miroir, toutes les nuits, ou presque, nous allons faire un tour dans le monde des rêves. Au réveil, seules quelques images paraissent encore émerger de notre conscience. Et puis tout s'évanouit à nouveau comme la mer qui se retire avec la marée. Quand nous parvenons à renouer les fils de l'histoire que nous "habitions" dans notre sommeil, nous tentons, sans vraiment y croire, d'en comprendre le sens caché. Celui-ci, le plus souvent, nous échappe.

Pourquoi nous intéressons- nous si peu à ce qui se passe quotidiennement dans notre cerveau? L' absurdité et l'incohérence apparente des images perçues? L' incapacité de mettre en mots ce qui paraît être du domaine d'un imaginaire débridé ou du fantasme? La peur de découvrir des vérités sur nous-mêmes que nous ne voudrions pas voir? Probablement pour toutes ces raisons à la fois.

Quand nous avons la chance d'effectuer ce travail sur le rêve, nous réalisons combien notre inconscient est porteur de ce que nous sommes, de ce que nous aimerions être ou faire. Passé et présent se confondent, s'entre-mêlent pour tisser la trame d'une histoire très personnelle. Pour en trouver la clé, l'aide d'un analyste pourra s'avérer précieuse. Si nous voulons réunir toutes les parties de nous-mêmes, ce lent et minutieux travail conduira à une meilleure connaissance de notre moi profond, à plus de conscience. C'est le chemin qui mène à l'individuation et nous rapproche du Soi, c'est-à dire la totalité consciente et inconsciente de l'être humain.

Marie-Louise Von Frantz, élève et collaboratrice de C.G. Jung, écrit dans son ouvrage: "Psychothérapie":

Le rêve parle au présent. C’est la dynamique qui est à l’œuvre aujourd’hui même...
Freud considère le rêve comme un symptôme névrotique résultant de désirs et de pulsions sexuels refoulés, que le rêveur cache dans la confusion des images oniriques, alors que Jung y décèle au contraire un facteur d’équilibre compensatoire. Cette distorsion conceptuelle découle de leur vision fort différente de l’inconscient, dépotoir du moi pour Freud, guide intérieur pour Jung...
Jung estime que les rêves peuvent renfermer des vérités inéluctables, des déclarations philosophiques, des illusions, de violents fantasmes, des souvenirs, des projets, des anticipations, des expériences irrationnelles, voire des visions télépathiques et Dieu sait quoi encore...
L’on peut interpréter les personnages comme représentants des aspects du moi propre du rêveur. Chaque personnage du rêve peut être mis en relation avec un personnage précis du réel mais être aussi considéré comme la représentation du rêveur lui-même...
Jung ne manquait jamais de souligner que si stupidité il y avait, elle n'était pas celle des rêves, mais plutôt des personnes qui ne les comprenaient pas.