dimanche 6 janvier 2008

Sénanque, monastère cistercien


Au bout d'une petite route étroite et sinueuse, à moins de 4 kilomètres du joli village provençal de Gordes, repose l'abbaye de Sénanque. En ce 29 décembre 2007, les touristes sont peu nombreux bien qu'un soleil généreux soit au rendez-vous. Ceux qui ont fait le déplacement ce jour là sont invités à visiter de l'abbaye Notre-Dame, pure joyau de l'architecture et de la vie cistercienne.

La fondation de Notre-Dame de Sénanque remonte à l'an 1148. Depuis l"abbaye de Citeaux, Il y a neuf cent ans, un grand mouvement de renouveau spirituel est à l'origine de la fondation de plus de 700 monastères cisterciens. Saint Bernard en est la figure de proue. Dans son Traité de l'amour de Dieu, il déclarait:" La mesure d'aimer Dieu, c'est de l'aimer sans mesure". Près de huit siècles plus tard, les moines sont expulsés du monastère (en 1903, consécutivement à la loi sur les congrégations religieuses). Une communauté de 8 moines est revenue vivre et prier en 1988, renouant ainsi avec des siècles de tradition cistercienne.


La simplicité, le dénuement et l'observation de la Règle de Saint Benoît caractérise l'esprit de cet ordre monastique. Cette règle décrit la vie spirituelle et matérielle des moines ainsi que l'organisation du monastère. Fondée sur la réhabilitation du travail manuel et du travail intellectuel, l'objectif de cette règle est de parvenir à la sainteté en laissant "la grâce de Dieu agir progressivement en soi". La vie communautaire est ponctuée de 7 offices par jour, depuis le milieu de la nuit jusqu'au soir. Le travail manuel est essentiellement agricole: culture de la lavande et production de miel, notamment.

Dans le dortoir des moines, première étape de la visite, la température avoisine à cette époque de l'année les 0 degrés. On imagine aisément l'inconfort dont jouissaient ces bienheureux lorsqu'ils dormaient, tout habillés, l'hiver sur des paillasses séparées par de minces cloisons de bois. L'église abbatiale, typiquement cistercienne, frappe par son dépouillement extrême. Aucun décor ne doit troubler la prière et le recueillement des moines. Seule la lumière, symbole de Dieu, doit moduler l'espace.


Le cloître, au centre de l'abbaye, relie les différentes parties du monastère. L'austérité se fait aussi sentir dans ces longues galeries ouvertes sur un petit jardin. Comme son nom l'indique, le chauffoir était le seul lieu chauffé du monastère. c'est là que les moines venaient copier les manuscrits. Dans la salle capitulaire, le Père Abbé rappelait aux membres de la communauté la règle de St Benoît. La finesse de son acoustique permet à chacun d'être parfaitement entendu. C'est d'ailleurs la seule pièce où il était permis de parler.

Pour clore la visite, vous pouvez musarder dans la très importante librairie religieuse ouverte aussi sur d'autres traditions religieuses.