Lors de notre séjour en Inde, nous nous sommes intéressés à la fabrication du thé et nous en avons redécouvert les vertus. Avec le café et le cacao, le thé est l'une des trois boissons les plus consommées au monde. Ses bienfaits pour la santé de l'être humain sont de loin supérieurs à ceux d'autres boissons. Il est d'ailleurs consommé en infusion par plus de la moitié de la population mondiale.
Avant de devenir un breuvage, le thé fut d'abord une médecine. Le thé vert et le thé noir proviennent de la même plante, c'est le procédé de fabrication qui va permettre de les différencier.
Pour le thé vert, les jeunes feuilles fraîchement cueillies sont directement passées à la vapeur, roulées puis séchées. Elles conservent ainsi leur couleur verte. Le processus de fermentation provoque une modification de la composition chimique de la feuille de thé. Sa teneur en tanin diminue et la théine est plus active et plus vite absorbée par l'organisme.
Pour le thé noir, les feuilles sont tout d'abord mises à flétrir, après quoi elles sont roulées serrées de manière à fermenter. C'est ainsi qu'elles prennent une couleur rouge-brun avec cet arôme qui les caractérise. Le thé noir libère donc plus rapidement la théine qui agit sur le coeur et les vaisseaux sanguins. En Inde du Sud, le thé (chai) est généralement servi mélangé avec du lait et du sucre.
La teneur en caféine (théine) d'un thé est variable selon les régions et les variétés. Sa fonction diurétique favorise l'expulsion hors du corps d'acide lactique et permet de soulager la fatigue. Riche en éléments minéraux (potassium, phosphore, fluor, magnésium, manganèse, fluor, aluminium, fer, cuivre, zinc) et en vitamines (A, B, C, E), l'action positive du thé sur la santé est reconnue depuis des millénaires. Il vivifie l'esprit et revigore, il prévient les caries dentaires, il facilite l'immunité, il ralentit la sénescence, il tue certains microbes, il facilite l'amaigrissement, il réduit la tension artérielle et prévient des maladies cardio-vasculaires, il améliore l'acuité visuelle, il protège le foie et agit contre la constipation, bref nous aurions grand tort de nous en passer.
Qu'il provienne de Chine (Earl Grey, Lapsang Souchong oul Yunnan), des Hauts Plateaux de l'Himalaya ( Darjeeling), du Japon ( Sencha ou Gyokuro) ou du Sri Lanka ( Ceylan), il est préférable de le consommer frais. Un proverbe chinois dit: "Un très bon vin, c'est un vin vieux, mais un très bon thé, c'est un thé neuf".
Les Taoïstes considéraient le thé comme un élément important de l'élixir d'immortalité et les Bouddhistes s'en servaient couramment pour lutter contre le sommeil durant de longues heures de méditation. C'est du rituel Zen qu'est née et que s'est développée la cérémonie du thé au Japon au quinzième siècle et c'est de cette époque également que date l'art d'arranger les fleurs. Le thé devint une religion de l'art de la vie, un prétexte au culte de la pureté et du raffinement. Nulle couleur ne venait troubler la tonalité de la pièce, nul bruit ne détruisait le rythme des choses, nul geste ne gênait l'harmonie, tous les mouvements s'accomplissaient simplement et naturellement.
Dans "le livre du thé" (Editions Dervy), l'artiste poète Okakura kakuzo, un esprit passionné de lumière et de beauté, écrit: "Vous entrez dans une Chambre de thé vers la fin de l'hiver et vous y voyez une frêle brindille de cerisier sauvage combinée avec un camélia en boutons: n'est-ce pas comme un écho de l'hiver qui s'en va, uni à l'annonciation du printemps?"