Rien de tel qu'un long week-end pluvieux pour fréquenter les salles obscures.
A l'affiche: "A bord du Darjeeling limited". Trois jeunes frères trentenaires, en quête de la figure paternelle, font une longue croisière ferroviaire et spirituelle pour retrouver leur mère devenue religieuse au service d'orphelins dans l'Himalaya. Malgré un scénario prometteur, la mayonnaise ne prends pas. L'humour tombe à plat, la faute peut-être à une mise en scène trop conventionnelle et à des personnages aux comportements souvent infantiles. On pouvait espérer mieux du réalisateur de la Vie aquatique, Wes Anderson. Après un prologue très encourageant dans hôtel parisien (un court métrage qui pourrait se suffire à lui-même), L'Inde sert de décor à des péripéties concenues à bord d'un Orient Express à la sauce indienne. La séquence relatant la mort d'un enfant et celle des retrouvailles avec la mère sauvent cependant le film d'un ennui contagieux. Un Darjeeling très "limited".
Retour à la maison. Des films à voir ou à revoir grâce à la magie du Home-Cinéma. Deux films de Woody Allen (le tout récent "Scoop" et "Tout le monde dit I love you") et un film de Pascal Ferran "Lady Chatterley" dont je reparlerai dans un prochain post.

Scoop (2007). Délocalisé à Londres (comme le précédent Match Point), le film est inspiré d'un roman policier d'Agatha Christie que Woody Allen transforme en polar, façon Rouletabille en jupon à la traque de Jack l' Eventreur. Mais quand un maître du cinéma s'empare d'un scénario réglé comme une partition de vaudeville, en y ajoutant sa patte fantaisiste et fantastique, cela donne un film enjoué, plein de surprises, où chaque réplique fait mouche, emportant le spectateur dans un tourbillon de plaisir à l'état pur. Ajoutez à ce cocktail la belle Scarlett Johansson en jeune étudiante jouant l'apprentie journaliste aux cotés d'un Woody Allen en vieil ange gardien gaffeur et vous obtenez un film explosif, avec un sens inépuisable de l'auto-dérision. 1h36 de total bonheur.

"Everyone says I love you" ou les péripéties amoureuses d'une famille new-yorkaise de Park Avenue sur fond de standards américains. Joe (Woody Allen), américain à Paris, recherche désespérément l'âme soeur. Il rentre régulièrement dans sa riche famille new-yorkaise pour raconter ses déboires. En vacances à Venise, sa fille décide de bousculer le destin en le poussant dans les bras d'une jeune femme mariée (Julia Roberts).
Woody Allen se livre ici à un exercice inhabituel: chorégraphies et chansons sont au menu de cette ballade chorégraphique menée tambour battant à la manière des comédies musicales d'antan. Avec un casting de charme, cette histoire, où les gags succèdent, nous transporte entre New-York, Paris et Venise. Du pur divertissement par un metteur en scène au meilleur de sa forme. Jubilatoire!