vendredi 18 avril 2008

La grimpée du Mont Thou


7h00: dimanche matin. Pluie et neige sont annoncés par la météo. Une journée à rester au chaud sous la couette. C'est le moment choisi par un ami pour organiser un contre la montre individuel à vélo. 60 cyclotouristes aguerris, dont votre serviteur, vont se livrer un duel de Titan sur les pentes du Mont Thou qui domine de 600 mètres la vallée de la Saône et la ville de Lyon. C'est la première fois que je tente l'expérience. 8 kilomètres 500 d'une route sinueuse et sauvage aux pourcentages pouvant varier entre 8 et 12%. Heureusement, le temps se fait plus clément. Quelques rayons de soleil parviennent même à se frayer un chemin dans une mer de nuages aux contours incertains. Certaines portions de route restent cependant très humides.

9h51: le top départ est donné. Je me lance à l'assaut de ce massif que l'on gravit par le versant nord pour éviter les voitures. Dès le premier kilomètre, le coeur se met à battre très vite pour atteindre 160 pulsations minutes. A partir de ce moment, il me faut gérer l'intensité de l'effort pour rester dans la fourchette plafond située entre 160 et 170 pulsations minutes. Le cardio/compteur est là pour me rappeler à la prudence. La cadence de pédalage est aussi un bon indicateur: 60 à 70 tours minutes semble le bon étalonnage compte tenu de la pente. L'effort est intense et plus violent qu'à l'accoutumée en raison de la courte distance. Je suis plus familier des longues chevauchées qui dépassent largement les 100 kilomètres. Une légère descente, à mi-parcours, pour tenter de reprendre mon souffle. Trop courte cependant pour baisser le rythme cardiaque. Dressé sur mes pédales, je repars de plus belle, faisant corps avec la mécanique bien huilée qui ne dépasse pas 7,5 kg. (vous ai je dit que je m'étais offert une petite merveille Trek, tout carbone, qui avait fait les beaux jours d'un certain Amstrong!). J'avale les virages les uns après les autres. je m'offre même le luxe de reprendre quelques forcenés lancés quelques minutes avant moi dans l'ascension. Dans les derniers mètres, je conjugue puissance et vélocité pour fournir un effort maximal.

10h20'45": je franchis la ligne d'arrivée sous le regard attentionné des commissaires de course qui enregistrent les données sur un ordinateur portable. Il m'aura fallu moins de 30 minutes pour atteindre le sommet. Je suis très satisfait de cette performance qui me place à la 19ème place. Mes confrères auront parcouru la distance dans un temps qui varient entre 22 minutes pour les meilleurs à 45 minutes pour les moins affutés. Une exception, mais de taille: un jeune homme de 88 ans s'est lancé dans cette folle aventure. Après 1h46 d'effort, il franchit la ligne d'arrivée avec le sourire. Bel exemple de courage et de persévérance. Je suis reparti gonflé à bloc en me disant que, si Dieu le veut, je pourrai encore passer de beaux jours sur un vélo.